Apparu au début des années 2000, le cloud computing constitue une évolution majeure de l’informatique d’entreprise, en raison de sa rupture avec les modèles traditionnels précédents.
Tout d’abord, l’hébergement et la maintenance des ressources informatiques sont confiés à un tiers, donc :
- les données peuvent être stockées en plusieurs lieux physiques en dehors des murs de l’entreprise
- être connecté à Internet est désormais indispensable pour utiliser les logiciels hébergés
- l’entreprise utilise les applications ou les infrastructures informatiques en fonction de ses besoins, ne paye que ce qu’elle consomme ou utilise. Elle peut ainsi faire varier les ressources informatiques à sa disposition à la hausse ou à la baisse.
Le cloud computing séduit de plus en plus d’entreprises car il permet notamment de maîtriser son budget informatique et d’accéder aux données de tout terminal connecté à Internet (ordinateur, téléphone...).
Il reste cependant obscure pour beaucoup d’autres car il peut prendre plusieurs formes, grand public (Dropbox, Google Apps, iCloud d’Apple) ou réservées aux spécialistes. Par ailleurs, l’intégration du cloud computing dans l’entreprise nécessite certaines précautions, notamment vis-à-vis de l’externalisation du traitement des données.
Typologie du Cloud computing
On distingue trois types de cloud computing qui s’adressent à des populations et des utilisations différentes.
LE SaaS : SOFTWARE AS A SERVICE
Dans un modèle « classique », l’entreprise achète la licence d’un logiciel à un prestataire et l’installe sur les postes informatiques ou sur son serveur : chaque collaborateur utilise un logiciel qui est installé sur son poste. En mode Software As A Service les utilisateurs accèdent au même logiciel hébergé par un prestataire, par le biais d’internet. Les données sont donc stockées chez un professionnel de l’hébergement, généralement dans un centre d’hébergement de données (ou datacenter). Le prestataire facture l’entreprise en fonction de sa consommation (nombre d’utilisateurs, fonctions choisies, volumes de données stockées...).
Les ressources physiques (serveurs) et applicatives (logiciels) étant mutualisées, la marge de manœuvre en matière de personnalisation est faible sur les logiciels en mode SaaS. Néanmoins, cette standardisation permet de proposer un coût attractif ainsi qu’une mise en œuvre et un déploiement plus rapide du logiciel.
Le cloud computing est souvent assimilé au SaaS car c’est la forme la plus répandue. On trouve en effet des logiciels en mode SaaS chez des éditeurs de solution de CRM, de gestion des ressources humaines, de bureautique, de gestion de sites Internet, de travail collaboratif, etc.
LE PaaS : PLATFORM AS A SERVICE
Le Platform As A Service désigne la mise à disposition d’un environnement de développement et d’exploitation de logiciels sur Internet. Il propose des fonctions de base, afin que le développeur, par exemple, n’ait pas à se soucier de la gestion des utilisateurs ni des questions de disponibilité.
Les PaaS peuvent être utilisés pour développer une application test par exemple.
L’IaaS : INFRASTRUCTURE AS A SERVICE
L’Infrastructure As A Service consiste à louer des composants techniques tels que de l’espace de stockage, de la bande passante, des unités centrales ou encore des systèmes d’exploitation (Windows, Linux, ...). S’adressant davantage à des administrateurs de systèmes informatiques, l’IaaS permet de répondre à une croissance soudaine de l’activité de l’entreprise qui nécessiterait l’achat et l’installation d’infrastructure informatique. La location permet de palier rapidement un besoin sans surinvestir.
L’IaaS peut par ailleurs s’avérer un moyen de préparer l’intégration d’une nouvelle application en effectuant des tests sur une infrastructure louée.
Remarque
Il existe un autre type de typologie selon le périmètre du cloud computing :
- Les clouds privés internes : l’entreprise (plutôt importante en général) est propriétaire de son infrastructure et l’accès se fait par un réseau interne sécurisé et totalement maîtrisé par la direction informatique de l’entreprise.
- Les clouds privés externes : les infrastructures sont louées à un prestataire hébergeur ou une SSII6 qui en sont propriétaires.
- Les clouds publics, les plus répandus, donnent accès à des logiciels ou des infrastructures à la demande via l’Internet public. Dans ce type d’offre, le client ne sait pas précisément ou sont stockées ses données.
Avantages
Gagner en flexibilité
Le cloud computing repose sur le principe même de flexibilité. Par opposition au modèle traditionnel dans lequel l’intégration de nouveaux logiciels ou d’éléments d’infrastructure est longue et complexe, la mise en œuvre du cloud computing se veut simple et rapide.
Enfin cette flexibilité s’exprime également à travers la possibilité pour les utilisateurs d’être plus mobiles : grâce aux SaaS, ils peuvent travailler de n’importe quel poste connecté à Internet.
Faciliter la gestion de l'informatique
Le cloud computing permet de sous-traiter la supervision de son infrastructure à un professionnel de l’hébergement et ainsi de s’assurer de la disponibilité du service 24h/24 et 7j/7. Les coûts d’astreinte de personnel interne pour obtenir la même qualité de service sont bien souvent trop élevés pour de petites structures. Par ailleurs, grâce au cloud computing, en cas de panne sur le lieu de stockage des données, un système de redondance permet le basculement vers un autre site, évitant ainsi la rupture de service.
Dans le cas du SaaS plus particulièrement, la montée en version des logiciels est transparente pour l’entreprise puisque tout est géré par le prestataire. En général, aucun surcoût n’est à prévoir, les utilisateurs bénéficient des améliorations de la solution au fil de l’eau.
Enfin, les entreprises ayant organisé leur parc machine en cloud computing privé interne gèrent beaucoup moins d’infrastructure grâce à la virtualisation. La maintenance et la supervision s’en trouvent ainsi fortement facilitées.
Réaliser des économies
Un investissement informatique se fonde sur une estimation des besoins à court, moyen et long terme de l’entreprise, avec le risque de sous-invertir ou de surinvestir. En ne payant que ce qu’elle consomme réellement, l’entreprise gère son budget au plus près de ses besoins. Par ailleurs, le cloud computing permet de bénéficier d'un haut niveau de service (24h/24 et 7j/7) pour un prix accessible aux petites structures.
Contraintes et limites
Dépendance vis-à-vis du prestataire
À l’exception du cloud computing interne privé, l’entreprise confie la gestion de son infrastructure, de ses applications ou de ses données à un tiers. Cette situation crée évidemment une certaine dépendance vis-à-vis de ce tiers.
Menace sur la sécurité et la confidentialité
La sécurité des données est l’un des freins les plus couramment évoqués par les entreprises. Les données sont en effet hébergées en dehors de l’entreprise dans la majorité des cas de cloud computing. Il est important que le prestataire s’engage par contrat à mettre tout en œuvre pour protéger les données de ses clients :
- Hébergement dans un lieu sûr et en France de préférence
- Sécurisation de la plateforme logicielle en ligne
- Données sauvegardées
Remarque
À la demande de l’Union Européenne et de la CNIL, les prestataires de cloud computing publics peuvent désormais assurer la traçabilité sur l’emplacement des ressources mises à disposition par grande zone (Europe, Amérique, Asie).
Disparition de fonctionnalités
Pour être en mesure de proposer des prix compétitifs, les prestataires de cloud computing proposent des produits standards.
Lors du choix du prestataire de cloud computing, il convient de prioriser ses besoins pour différencier les fonctions ou éléments capitaux dans les processus de l’entreprise et procéder à une formation des agents qui devront s'adapter, abandonner certaines habitudes de travail.
Adaptation aux besoins de l'entreprise peu souple
La flexibilité du cloud computing se vérifie très facilement lorsque l’entreprise a besoin de plus de ressources. Dans le cas inverse, lorsqu’elle souhaite réduire la voilure, les prestataires s’avèrent plus réticents. Pour des raisons essentiellement contractuelles, la flexibilité à la baisse est plus compliquée.
Les acteurs
Le cloud computing propriétaire
En matière de SaaS, il existe de nombreux acteurs tels que Salesforce pour la CRM ou Google Apps pour la bureautique. Beaucoup d’éditeurs proposent aujourd’hui une solution SaaS. Les offres IaaS et le PaaS sont quant à elles proposées uniquement par des acteurs historiques de l’informatique : Amazone(EC2), Rackspace, Orange Business Services (Flexible Computing) pour les IaaS ; Microsoft (Azure), Google (Google App Engine), Dropbox, Orange Business Services pour les PaaS.
Le cloud computing libre
Le cloud computing libre peine à émerger car les investissements sont tels, notamment pour l’IaaS, que seuls des acteurs importants peuvent les assumer. Néanmoins, en 2010, quatre éditeurs de logiciels libres français (IELO, plus connu sous le nom de Lost-Oasis, Mandriva, Nexedi et TioLive) ont annoncé la création de la Free Cloud Alliance afin de proposer une offre SaaS, Iaas et PaaS.
Source : Espace Numérique Entreprises (ENE)