L'activité partielle de longue durée permet à une entreprise confrontée à des difficultés de diminuer l'horaire de travail de ses salariés. Ce dispositif temporaire peut s'appliquer jusqu'au 30 juin 2022.
Plusieurs termes désignent ce dispositif : "chômage partiel de longue durée", "activité partielle de longue durée" (APLD), "activité réduite de maintien en emploi" (ARME). Il s'agit d'un dispositif soumis obligatoirement à la signature d'un accord collectif. En contrepartie, l'employeur doit prendre des engagements notamment pour le maintien dans l’emploi. Avec cet accord, l'employeur peut réduire les horaires de ses salariés, dont l'activité n'arrive pas à reprendre complètement pour le moment. La réduction d'horaire donne lieu à indemnisation au titre de ce chômage partiel spécifique.
Le dispositif est applicable pendant 2 ans maximum (24 mois consécutifs ou non sur une période de référence de 36 mois).
Ce dispositif s'applique dans des entreprises qui sont confrontées à une réduction d'activité durable à la suite de la crise sanitaire, mais dont la pérennité n'est pas compromise. Il s'agit donc des secteurs les plus durablement touchés par la baisse d'activité et qui ne peuvent retrouver une activité « normale » rapidement.
L'entreprise doit négocier un accord collectif d'établissement, d'entreprise ou de groupe pour mettre en œuvre ce dispositif, ou être soumis à un accord de branche étendu qui en prévoit la possibilité. Dans ce dernier cas, l'employeur devra élaborer un document après consultation du CSE (Comité Social et Economique) s'il existe.
Pendant les périodes de chômage partiel longue durée, le salarié touchera 70% de sa rémunération brute, dans la limite de 4,5 SMIC. C'est l'employeur qui lui verse cette indemnité.
L'employeur sera quant à lui remboursé à hauteur de 60% de la rémunération horaire brute qu'il a versée au salarié, dans la limite de 4,5 SMIC.
La première chose à faire, c'est de vérifier si le dispositif de chômage partiel est prévu dans un accord de branche étendu applicable à votre entreprise (généralement, votre convention collective). Si ce dispositif est mis en place dans la convention collective, il apparaîtra sûrement sous le nom "d'activité réduite pour le maintien dans l’emploi" (ARME).
Si c'est le cas, vous pourrez alors élaborer un document conforme à l'accord de branche et mettre en place ce dispositif.
L'accord de branche doit prévoir :
Si rien n'est prévu dans votre convention de branche, vous pouvez tout de même mettre en place ce dispositif mais en passant par la négociation d'un accord d'entreprise, d'établissement ou de groupe.
a/ Si un accord de branche étendu prévoit le chômage partiel longue durée, vous pouvez en bénéficier uniquement :
Le document peut être renouvelé dans le respect de la durée maximale d'application du dispositif qui a été prévue dans l'accord de branche.
b) Si rien n'est prévu par accord de branche, il faudra négocier un accord :
Dans ce cas, vous pouvez mettre en place le dispositif de chômage partiel longue durée. Mais pour cela, vous devrez conclure un accord d'entreprise, d'établissement ou de groupe, conformément aux règles de négociation des accords collectifs.
L'accord d'entreprise ou le document conforme à l'accord de branche étendu doit obligatoirement contenir :
Une fois votre accord négocié ou votre document élaboré, vous devez le transmettre à l'administration par voie dématérialisée :
- soit pour validation s'il s'agit d'un accord ;
- soit pour homologation s'il s'agit d'un document en application d'un accord de branche.
L'administration vérifiera :
L'administration donnera son autorisation de validation de l'accord collectif dans les 15 jours qui suivent la réception de l'accord.
Elle donnera son autorisation d'homologation du document issu de l'accord de branche, dans les 21 jours qui suivent la réception du document.
En l'absence de réponse dans ces 2 délais (selon l'accord ou le document), l'administration est réputée avoir validé ou homologué l'accord ou le document. Le silence vaut donc acceptation.
La décision de l'administration est valable 6 mois et est renouvelée selon les bilans et diagnostics que vous devez lui adresser tous les 6 mois.